Une Table Ronde autour des déménagements et des maisons vides avec les autrices ERIDA BREGA « Et pour rentrer chez moi, je contourne l’Ambassade de Chine », Éditions Encre Fraîche et
STÉPHANIE BARBETTA « Empty Home », Éditions Georg
Avec la présence du sociologue JEAN ROSSIAUD, qui modérera cet échange.
Le compte à rebours arrivait à son terme. Il fallait encore traverser le dernier jour dans des conditions supportables. J’avais vécu ce déménagement comme une milicienne dans des récits de guerre. Des sentiments homériques et audacieux bousculaient mon quotidien. J’imaginais ma grand-mère, jeune et belle, devant cette maudite grenade qui avait emporté sa jambe et sa jeunesse. Alors que je craignais les séquelles dans mon âme face au claquement définitif d’une simple porte.
Tirana, 1988. Alors qu’une jeune fille apprend que sa famille va déménager, c’est tout son équilibre qui vacille. Genève, trente ans plus tard, devenue femme, elle fait une rencontre impromptue à travers laquelle ressurgit l’Albanie communiste de son enfance. Un texte vif et frais, qui questionne avec malice le déracinement ainsi que le poids des souvenirs.
Un déménagement implique de laisser derrière soi un territoire privé, un refuge qui abrite notre intimité. Une fois les cartons et les meubles déplacés, que se passe-t-il quand on prend le temps de se retourner une dernière fois sur ce chez-soi d’apparence vide ? Quand on n’habite déjà plus là mais qu’on ne se trouve pas encore dans son nouveau domicile, perd-on littéralement pied ?
Stéphanie Barbetta part à la rencontre des personnes qui quittent leur logement en photographiant et en accompagnant leur dernier passage dans leur maison. S’appuyant sur des recherches en philosophie, en physique et en sociologie, le projet EMPTY HOME sonde la relation au foyer et le foisonnement énergétique du vide.
À propos de l’auteure :
Artiste pluridisciplinaire italo-suisse, Stéphanie Barbetta fonde le projet Substance brute en 2020, après un master en littérature et en philosophie suivi par des études supérieures de théâtre. Ses recherches artistiques se penchent sur la question du traum-a (néologisme de l’allemand Traum – rêve – et de l’anglais trauma).