Dans une ville qui se désosse et se démembre, une Mère Courage et ses deux enfants guettent les appartements vides pour y aménager un semblant de normalité. Le logement de Jean Tabard, récemment incinéré dans le trou incandescent, leur offre sécurité et provisions. Mais il lui manque un réfrigérateur. La mère part ainsi en quête de cet ustensile essentiel, dernier symbole de la fée électrique et d’une société de progrès. Au loin, la barre des immeubles forme un horizon indépassable, un huis clos délimitant l’exploration d’une ville sombre, poisseuse et fatiguée.
Leur grandeur amputée est le dernier opus d’un triptyque, tissant des liens par sa thématique et son univers avec la Terre tremblante (2019) et K comme Almanach (2022). Avec son style inventif, empli de néologismes, revalorisant des parlés populaires et régionalistes, Marie-Jeanne Urech clôture une exploration littéraire sur nos manières d’habiter la crise. Loin des alarmes et des scénarios catastrophes, elle aborde la thématique de l’Effondrement à travers une écriture de l’évitement et du fragment, suggérant les enjeux écologiques et leurs impacts par un langage précis et subtil, des indices et des sous-entendus à lire entre les lignes.
Postface de Pierre Yves Lador.
Fondée sur des faits réels, Le dernier pétale de Rose évoque le suicide assisté à travers une fiction. Le roman graphique relate les derniers instants de Rose, une grand-mère atteinte d’une maladie incurable qui décide d’avoir recours à cette pratique peu anodine. Elle l’annonce à ses enfants adultes, Laura et Alexis, et la famille doit faire face aux difficultés que ce choix entraîne. À travers le point de vue de Rose, l’histoire met en lumière le deuil de soi et soulève des réflexions existentielles sur notre vision de la vie.
Le projet n’a pas pour but d’être militant, mais de sensibiliser les lecteurs et lectrices sur le sujet en offrant un regard nouveau, lucide et humain envers ces personnes qui choisissent de mourir dans la dignité.