Un récit plein de finesse et de poésie qui nous emmène dans un village moldave.
Une petite fille, malicieuse, rêveuse et naïve va nous raconter son enfance, le ton frappe par son authenticité.
Le roman est prenant, on ne le lâche pas et l’écriture envoûtante nous attache à l’enfance de la narratrice.
Très réussi.
Cette corde qui m’attache à la terre renferme tout un univers, celui d’un village moldave à l’époque soviétique, qui tient dans les paumes d’une petite fille.
Le monde que cette enfant découvre ne lui plaît pas du tout, ce qui la pousse à vouloir s’en échapper à tout prix. Tout ce qu’elle fait a donc pour but de préparer son départ pour le grand monde, celui de ses rêves : rédaction et distribution de billets amoureux en échange de quelques kopecks, vente de bouteilles de vin avec ajout d’une petite taxe pour ses économies… Son univers est peuplé de personnages fascinants tels que tante Muza, oncle Ștefan (qui a le regard de celui qui a fait la guerre), la vieille Dochia (la guérisseuse qui guérit les chagrins des autres avant de soigner le sien), nana Raia (la bibliothécaire dont toute la famille a été envoyée en Sibérie). La voix solaire et tempétueuse de la petite fille nous accompagne au fil des pages, et Lorina Bălteanu retranscrit admirablement la solitude, les angoisses et les réflexions obsessionnelles, à la fois naïves et matures de cette enfant.
Un très beau roman d’apprentissage sur l’enfance, le passage à l’adolescence, la relation à la famille et à la communauté. Mais Cette corde qui m’attache à la terre est surtout un livre d’une grande sensibilité, qui porte en lui une petite musique profonde, drôle, délicate, inoubliable.